[Test] Werewolf : The Apocalypse – Earthblood10 min read

21 février 202121 février 2021 gouaig_admin

Basé sur le jeu de rôle du même nom, Werewolf : The Apocalypse – Earthblood est un jeu d’action-RPG où nous incarnons Cahal, un loup-garou, dans sa quête de rédemption. La première partie du jeu servant de tutoriel est également le prologue, qui nous apprend les conditions dans lesquelles Cahal a dû prendre l’exil.

Goodbye Marie-Loup

Le scenario étant assez « confus » du fait de son mélange de genres et de son côté mystique avec sa cinématique d’introduction très hippie avec une consternante naïveté de présentation du message écologiste d’ailleurs en total contraste d’ambiance avec le gameplay, afin de vous laisser découvrir les détails de l’histoire à la base peu captivante, voici un court résumé caricatural qui sera peut-être plus attractif.

Cahal et ses copains de meute de loups-garous sont des activistes écologistes qui luttent contre une méga-corporation pétrolière, Endron, responsable des dommages causés à la Terre (Gaïa).

Au cours d’une action contre un site de Endron, Cahal, pour de très bonnes raisons que vous découvrirez, cède à la rage meurtrière, tue un des membres de sa meute et choisit de prendre l’exil, pour protéger sa meute et sa fille, qui ne s’appelle pas Marie-Loup mais Aedana, en l’abandonnant.

L’histoire du jeu commence réellement, 5 ans après ces évènements.

Celui qui n’a jamais été seul

Les premières cinématiques, les premiers dialogues (honnêtement assez barbants et manquant de dynamique) et les premières scènes d’action laissent déjà un a priori négatif d’un jeu qui semble techniquement vieillot et à la croisée des genres.

Cela ressemble à un mélange technique et scénaristique entre Watch Dogs PS3 pour le côté infiltration/hack des défenses ennemis et lutte contre une corporation internationale, et Altered Beast (souvenez-vous les vieux gamers) pour le concept du loup-garou dans un contexte mythologique (Gaïa, la déesse de la Terre) qui veut récupérer sa fille… et sa meute aussi pour Cahal, parce que l’exil ça va bien 5 minutes, enfin 5 ans plutôt, mais là ça commence à faire long d’être tout seul.

Yes we Cahal

Cahal, le justicier écolo, est également un pro du hack (il a dû faire une formation informatique à loup-niversité, à la fhack quoi) et pourra rapidement pirater l’ouverture informatisée des portes et couper des caméras dans les systèmes de contrôle d’accès sécurisés.

Pensez à bien couper les caméras, sinon c’est game over direct et sans sommation, assez soudain dans son genre, et retour au dernier point de sauvegarde automatique ! C’est assez surprenant la première fois que ça arrive.

Pour la suite en mode infiltration vous pourrez éviter les caméras en suivant leur mouvement représenté par un faisceau rouge.

Loup, y es-tu ?

Avant tout, Cahal est un loup-garou, et il peut revêtir 3 apparences différentes qui seront d’utilités différentes en fonction des nécessités du gameplay.

– La forme « Lupus », en tant que loup « standard » est plutôt utilisée pour l’exploration et un peu d’infiltration pour traverser des zones d’espace réduit et se déplacer rapidement.

Exploration est un grand mot, ce n’est pas en monde ouvert et vous n’irez pas plus loin que les limites assez fermées de la map, voire cloisonnée, totalement bornée.

– Dans sa forme humaine appelée « Homid », Cahal pourra neutraliser discrètement les gardes et hacker les défenses des ennemis.

Petit commentaire en termes de détail de graphismes, l’action de saut est assez raide et très mécanique, en gros souple comme un robot. En forme « Homid » Cahal peut escalader en sautant tout droit sans même bouger les bras pour s’agripper (0 détail), en forme « Lupus » c’est à peu près pareil, le loup saute en bondissant sans vraiment déplier les pattes ; on est dans le détail oui, mais justement il n’y a pas de détails dans ces sprites antiques !

En contrôle d’ailleurs, Cahal est très pataud, ses mouvements sont assez limités, il est globalement peu agréable à diriger en raison de la limite des mouvements possible qui semble suivre un schéma technique très réduit.

En parlant de neutralisation d’ennemis, dans les phases d’infiltration où Cahal va casser des nuques ou utiliser son arbalète (avec auto-aim) pour se frayer un chemin, l’IA des gardes est d’un niveau tellement bas que l’on a l’impression que les gardes sont là dans l’attente de se faire tuer et ne cherchent absolument pas à vous repérer en restant plantés sur place comme des mannequins, ou alors il s’agit d’un lâcher de gardes d’élevage destinés à se faire tuer gratuitement histoire de tirer 2-3 flèches tranquillou et aller fêter ça…

Si vous voyez deux gardes côte à côte et en tuez un des deux, le garde qui est toujours debout ne sera pas le moins du monde inquiété…peut-être un instinct de survie dirons-nous -ou pas- (« si je ne bouge pas, peut-être il ne me tuera pas Oo’ » se dit-il).

A moins de se placer bien en face d’un garde, il vous repérera alors et un signal vous en avertira avec un symbole en forme « d’œil vide noir » dont le milieu se remplira complètement et deviendra rouge quand le garde vous aura repéré, synonyme de game over direct ! Si vous vous cachez rapidement, le garde aura oublié vous avoir vu et pourra continuer à parler avec ses collègues comme si tout allait bien…

– 3ème et dernière forme, le croisement de « Homid » et de « Lupus », vous me répondrez alors « Hummus ? » Faux !! Mais non ! Celle que tout le monde attendait, le « Crinos », un loup-garou de 3 mètres de haut que vous pourrez mettre en « frénésie » soit en mode total berserk qui sera distingué par l’apparition de flammes sur le corps, et à coups de griffes et de crocs vous pourrez éclater les ennemis et repeindre les lieux avec de grandes éclaboussures d’hémoglobines.

Vous pourrez améliorer les capacités de Cahal avec un arbre de compétence grâce à des « points d’esprit » que vous gagnerez peu à peu en remplissant les missions et choisir de privilégier soit l’aspect tactique, soit l’aspect de combat.

Défaite par « chaos » technique ou disqualification pour morsure ?

Parlons de la réalisation technique.

Je n’étais au départ par particulièrement emballé avec la découverte du gameplay au mois de décembre et son design très PS3, semblant avoir été fait avec le moteur Quake Engine (pourtant réalisé avec le moteur Unreal), et venir tout droit de la fin des années 90.

La prise en main du jeu et son côté technique désuet ont fait surgir en moi des souvenirs de rétrogaming et des premières cartes 3D sur PC.

Il y a un gros problème de textures inactives, de pixels et l’impression nette que la 3D est mal calculée.

Le jeu a testé sur PS5 avec la version correspondante, je ne sais pas ce qu’elle propose de plus, de mieux et je ne vois pas comment la version PS4 pourrait être techniquement moins bien sachant que ce graphisme ressemble à ce que se faisait sur PS3.

Le personnage semble placé avec un espacement sur un plan parallèle au sol, qui n’est pas détaillé mais qui est en fait juste une texture non traitée, qui n’a aucune interaction avec les mouvements. Dans un jeu tel que l’on peut en attendre sur PS5, lorsqu’un personnage marche dans l’herbe, l’herbe bouge à chaque pas, ou l’exemple de la neige avec les empreintes à chaque pas…ici : rien du tout !

Dans les parties dialogues, c’est extrêmement monotone et ressemble à des voix qui lisent un texte, peu d’intonations, cela ajouté au character design, des visages sans finesse et avouons-le plutôt laids et sans détails, texture de peau, effets de lumière, même sans aucune expression.

Camera et clipping dans Werewolf

Des parties d’objet et de décor ne sont pas calculés, résultant en clipping avec des apparitions soudaines lors des mouvements de caméra qui à la base est déjà mal gérée.

Fréquemment en bougeant la caméra, des éléments de décor et PNJ apparaissent dans le champ de vision, ce qui est particulièrement irritant lorsque l’on essaye d’étudier les lieux en « infiltration » et d’avoir ¾ de l’écran rempli par le corps d’un PNJ où un semblant imprévu d’un traçage de contour du corps de Cahal.

Système de sauvegarde dans Werewolf

Il n’y a pas de possibilité d’effectuer des sauvegardes à volonté, les sauvegardes sont uniquement automatiques à des points d’avancés, ce qui peut amener à recommencer certains passages en entiers en cas de game over. Ca devrait toutefois ironiquement plaire aux fans de die & retry !

Le jeu a été testé sur la version 1.002 et le patch Day One qui n’était toujours pas disponible le jour de son lancement à l’heure de rédaction de ce test, ne corrige a priori que des bugs minimes et quelques scènes précises. Il ne semble pas possible de corriger tous ces défauts dont le principal réside dans la réalisation technique, obsolète, du jeu.

Pour un titre positionné à 49.90€ en prix de lancement on s’attend au moins au minimum syndical et à la justification de la présence d’une version PS5, mais ici ce n’est que motif commercial, ce jeu n’est même pas à la hauteur d’une PS4. C’est assez affligeant de se voir proposer actuellement un jeu de ce niveau qualité et cela amène à se poser des questions légitimes.

Est-ce que le jeu n’aurait pas dû passer plus de temps en beta testing ? Est-ce que le jeu n’aurait pas dû être plus optimisé avant et sa sortie repoussée ?

Il semblait au départ que ce jeu ne serait pas un gros hit, mais rien ne laissait supposer qu’il serait aussi raté, il y avait pas mal d’attente pour un action/RPG de ce type dans l’univers du loup-garou mais force est de constater avec grande déception que ce jeu n’est pas au niveau de ce qui se fait actuellement sur des consoles d’ancienne génération, ne parlons même pas des next-gen.

Ma note globale pour Werewolf : The Apocalypse – Earthblood : 9/20

J’ai aimé	J’ai moins aimé
La bande son et le heavy metal très roots du groupe Néo-Zélandais Alien Weaponry Arrêter d’y jouer et essayer d’oublier cette expérience décevante ^^	Trop de bugs et problèmes techniques Histoire brouillonne peu captivante Réalisation technique dépassée, graphismes de faible qualité Version PS5 non justifiée