Pour ce sixième opus de la franchise, Far Cry nous emmène sur l’île fictive de Yara située dans les Caraïbes où sévit un dictateur du nom de Anton Castillo, notre objectif est de le renverser en prenant part à la guérilla. Pour cela, un seul mot d’ordre : semer le chaos. Voici le test détaillé (et passionné) de Far Cry 6 !

Far Cry 6 démarre en fanfare avec un générique d’introduction digne des plus grandes productions Hollywoodiennes avec la présentation des noms des acteurs. Ubisoft veut en effet nous montrer que ce nouveau jeu est une grosse production et qu’il y a le casting pour le prouver.

Ainsi nous retrouvons en particulier un acteur que nous connaissons actuellement, Giancarlo Esposito, que nous avons pu retrouver dans les séries Breaking Bad et plus récemment The Mandalorian, qui incarne le terrible dictateur Anton Castillo.

Far cry 6 : Allez hop on y va en route pour l’aventure !

Après une cinématique visant à planter le décor, dans le style actuel des derniers jeux de chez Ubisoft, nous avons la possibilité de choisir si Dani, le personnage que nous contrôlons, sera un homme ou une femme.

Ce choix a bien été intégré au jeu puisqu’il nous est proposé sous forme de la sélection des papiers d’identité, et ce qui permet par la même occasion d’obtenir un trophée sans aucun effort (le trophée gratuit pas cher).

La prise en main se fait facilement grâce au didacticiel qui nous apprend dès l’introduction à nous familiariser avec les contrôles tout en débutant l’histoire.

Le véritable commencement de notre aventure se fait dans le style le plus typique que nous avons pu connaitre avec le premier Far Cry, en nous retrouvant échoué sur une plage sans le moindre équipement…mais on réussit toutefois assez rapidement à trouver un pistolet et un smartphone fonctionnel qui capte le réseau local, le hasard fait décidément bien les choses !

Viva la Revolucion dans Far Cry 6 !

Nous rencontrons rapidement des personnages principaux du jeu, dont Clara Garcia, qui est la chef des rebelles et le MacGyver local un peu (beaucoup) fêlé prénommé Juan Cortez.

Ces personnages sont sympathiques, toutefois ils semblent vraiment très caricaturaux : Clara dans le rôle de la femme forte chef de milice, insondable et indomptable et Juan dans celui de l’archétype du savant fou.

Ce qui renforce d’autant plus cette impression c’est que Juan Cortez semble avoir la même voix (française) que celle de Rick Sanchez dans Rick & Morty. Donc automatiquement on fait le rapprochement encore plus facilement du scientifique névrosé qui aime bien la boisson forte (et les cigares, pour le cliché Cubain) et qui crée de nouvelles armes de destruction massive pour l’arsenal de Dani à base de produits radioactifs, de l’uranium volé.

Juan a également un côté charismatique de mentor, puisque c’est lui qui va faire de Dani un vrai warrior, et qui nous apprend à fabriquer de nouvelles armes ou améliorer celles que nous avons déjà. Car Far Cry 6 fait la part belle au crafting ainsi qu’au looting puisqu’il faudra rechercher des pièces et matériaux si vous voulez upgrader à fond toutes vos armes. Vous trouverez pour cela au cours du jeu dans vos bases, des établis vous permettant de fabriquer des modifications ou de nouvelles armes.

Mais le casting et le choix des voix ne fait pas tout. La modélisation 3D et l’animation des personnages qui restent assez mécaniques dans leurs mouvements rigides et qui se déplacent avec la même souplesse féline qu’aurait Robocop dans une rave party plombent un peu l’ambiance.

Dans les cinématiques les personnages peuvent faire penser à des marionnettes qui ouvrent et ferment la bouche pour parler, sans articuler. Les intonations dans les voix et par exemple certaines notes d’humour, du sarcasme ou de l’énervement dans des propos ne sont pas reflétés sur le visage des personnages qui restent assez neutres physiquement dans leur expression de sentiments ou d’émotions. Tout repose sur le travail de doublage des acteurs.

Ce qui a un côté plutôt gênant, tester Far Cry 6 sur une PS5 en 4K et avoir installé le pack de 20Go de textures HD pour se retrouver face à un graphisme qui peut manquer de finesse et de profondeur, et voir de l’animation de personnages de faible qualité, ce qui pourrait finir par nous laisser penser que l’on joue à un DLC de Far Cry 5 sur PS4 plus qu’à un nouveau jeu sur une console next-gen.

Hasta siempre

L’objectif dans le jeu est de rallier à la cause de Libertad, le groupe révolutionnaire que nous avons intégré, des factions rebelles situées dans différentes zone géographiques de la carte, dans le but, une fois tout ce beau monde réuni, de renverser le dictateur et libérer Yara.

Pour cela, les missions principales se déroulent généralement pratiquement toutes de la même façon : aller d’un point A à un point B en utilisant le GPS, sur place préparer l’assaut d’un bâtiment par exemple. Ce qui se résume à trouver un point d’observation en hauteur, utiliser le téléphone portable comme jumelles et marquer les cibles principales dont soldats et officiers, identifiés par marquage avec différenciation de grades militaires, des cibles prioritaires ainsi que marquage des caméras et alarmes qu’il convient de dégommer au plus tôt, si vous choisissez une approche furtive.

Concernant l’évolution du personnage, cela ne passe pas par un arbre de compétences avec des points qui débloquent des capacités. Les compétences de Dani évoluent avec l’acquisition de nouveaux équipements : ses habits et accessoires.

Mr Rambo, quelle est votre expérience de la guerre ?

Les armes que transportent Dani sont classées dans les catégories habituelles, vous avez le choix quant à l’affectation d’une arme de votre arsenal en tant qu’arme de poing pour les pistolets/pistolets mitrailleurs, fusils d’assaut ou arbalète modifiée pour l’arme principale, fusil de sniper pour l’arme secondaire, choix de la machette ou poignard pour le combat corps à corps ou l’élimination furtive (qui pourtant manque de discrétion de par sa brutalité !), vous pouvez vous organiser comme vous le souhaitez et à tout moment.

La diversité d’armes proposées dans Far Cry 6 est assez large, et impressionnante avec l’apparition d’une nouvelle catégorie qui est en quelque sorte la signature du jeu : les Supremos, et aussi avec les armes bricolées.

Les fabrications de ces armes nous sont enseignées par Juan Cortez, elles se débloquent dans les établis au cours de l’aventure et nécessitent des ressources spéciales pour les fabriquer, spécifiquement de l’uranium.

Les armes bricolées peuvent être une arbalète transformée (La Clavadora) qui lance des pieux qui empalent vos ennemis, mais aussi un ensemble comme El Muro qui comporte à la fois un pistolet modifié et un bouclier crafté comme Barracuda aurait pu en fabriquer dans l’Agence Tous Risques.

Les Supremos, ce sont les armes de destruction massive par excellence, elles consistent toutes en une sorte de sac à dos modifié avec des gadgets, qui peut lancer par exemple des salves de boules de feu explosives dans une zone. Cette capacité d’attaque ultime s’utilise une fois, et se recharge peu à peu à chaque fois que l’on tue un ennemi.

A noter qu’il y a encore et toujours la boutique Ubisoft qui permet d’acheter des armes et équipements uniques avec des Crédits Far Cry…qui s’achètent avec du vrai argent. Toujours ce même principe mercantile des achats intégrés ou in-game ou comment dépenser de l’argent pour du virtuel sur un jeu auquel on ne jouera qu’un certain temps.

Auto-Boulot-Chaos

Pour se déplacer, on peut soit utiliser des points de déplacement rapide qui se débloquent peu à peu, ou utiliser tous les types de moyens de locomotion présents dont voitures, quad, side-car, bateau, mais aussi cheval ou tank.

On dispose assez rapidement dans le jeu d’une voiture équipée d’une mitrailleuse et d’un pare-buffle, que l’on peut personnaliser avec 2-3 gadgets intérieurs (essentiellement pour la décoration) et extérieurs dont des pare-buffles offrant une meilleur protection et des versions plus puissantes de la mitrailleuse.

Il est possible de se faire livrer la voiture à n’importe quel moment et à n’importe quel emplacement de la carte simplement en utilisant le carrousel des armes et équipements, il est également possible de se faire livrer notre cheval personnel, mais uniquement aux points destinés à cet effets disséminés sur la map.

Détail amusant, Dani chantonne de temps en temps la musique que l’on entend sur l’autoradio lorsque l’on conduit un véhicule.

Si le besoin se fait ressentir, vous pouvez utiliser votre pistolet lorsque vous conduisez un véhicule, en termes de maniabilité ça reste un peu compliqué et moyennement efficace principalement en raison de la caméra qui sert à viser mais aussi à conduire le véhicule en même temps.

Si vous envisagez de repartir assez rapidement ou subitement, le mieux est de garder un angle de visée réduit dans la limite du parebrise et des fenêtres conducteur et passager, sous peine de quitter la zone avec une mauvaise visibilité et éventuellement vous retrouver coincé contre un élément de décor sous les tirs ennemis.

En revanche, Far Cry 6 dispose d’une bonne maniabilité à la manette pour un FPS, il est assez facile de viser, avec la possibilité de retenir son souffle pour stabiliser la visée en mode sniper au fusil à lunette, ou de bénéficier d’un équipement qui offre une meilleure stabilité de tir, et ainsi de faire des headshots à la pelle, avec la lunette ou sans.

Votre voiture, tout comme les véhicules des ennemis dispose d’une barre de dégâts, au bout d’un moment elle va prendre feu avant d’exploser, donc évitez de rester dedans dès les premières flammes, l’explosion pouvant vous être fatale.

Un mode facile trop facile

Avant de démarrer une nouvelle partie, le système vous propose de choisir le niveau de difficulté qui se résume en un choix entre deux possibilités, soit le mode action qui correspond à un mode difficile, soit le mode Histoire comme mode facile pour se concentrer sur le scénario.

En mode Histoire, la barre de santé remonte automatiquement progressivement, et surtout rapidement, si vous êtes blessé. Il y a des kits de soin, mais à vrai dire dans ce mode de jeu cela ne sert pratiquement pas, c’est assez rare de se faire tuer ou de mourir.

Il y a pourtant de nombreuses façons de trépasser entre mourir brulé mais on peut toutefois éteindre le feu sur les bras en tapant dessus avec les mains, mourir tué par balles, le grand classique du genre avec dignité et les honneurs, ce qui est toujours mieux que de s’écraser après avoir raté un saut, ou tué par produit chimique, avec l’engrais toxique utilisé dans les champs de tabac.

Si vous êtes en plein assaut et devez faire face à un nombre d’ennemis conséquent et des renforts arrivent de leur côté, cachez-vous dans un coin et attendez un petit peu que votre barre de santé se recharge, par la même occasion les ennemis qui vous recherchaient vous auront probablement oublié.

A ce propos, que votre style de jeu soit furtif ou bourrin, vous ne craindrez pas les balles, d’une part en raison du système de santé du mode Histoire, d’autre part comme dans les phases d’infiltration par exemple, l’IA est en général assez souvent à l’ouest.

N’hésitez pas à discuter avec des PNJ lorsque l’occasion se présente, parler avec des rebelles permet d’obtenir des renseignements sur des emplacements de sites stratégiques, ce qui met à jour la carte avec les nouvelles informations reçues.

Dans Far Cry 6 la plupart des informations nécessaires sont mises à disposition du joueur, ainsi dès que l’on débloque de nouvelles capacités ou fonctionnalités liées au gameplay, un petit récapitulatif nous donne les points importants pour pouvoir les utiliser.

Amigo 500

Heureusement, vous ne serez pas seul dans vos missions, vous aurez pour vous épauler des Amigos, ou compagnons animaliers de combat, que vous pourrez emmener avec vous (ou pas).

En début de partie vous ferez connaissance avec Guapo le crocodile de Juan Cortez, et pourrez l’utiliser comme Amigo, par la suite vous aurez accès à d’autres animaux tels que le petit chien Chorizo, d’autres étant exclusifs en tant que bonus selon la version du jeu que vous possédez, tels que le chien robot ou la panthère pour la version Ultimate.

Far Cry 6 est actuellement le seul jeu où l’on peut caresser un crocodile, mais aussi le seul jeu où le crocodile semble ravi d’être caressé.

Il est possible de diriger l’Amigo, en lui indiquant de rester à un emplacement, ou au contraire en l’envoyant attaquer un ennemi. Si dans l’eau par exemple un gros poisson carnassier ou un petit requin essaient de vous attaquer, votre Amigo tel que Guapo vous protégera et attaquera l’autre animal à son tour (« c’est le bon croco à son pépère ça, couché ! »).

Votre Amigo, compagnon de combat peut subir des dégâts lorsqu’il se fait taper ou tirer dessus par un ennemi qui se défend. Si l’Amigo subit trop de dégâts il sera blessé et ne pourra plus être utilisé, mais il pourra être réanimé à tous moments en se rendant à sa position.

Far Cry 6 en résumé

Far Cry 6 a recourt à la surenchère avec toujours plus de violence, toujours plus de folie, mais aussi plus de clichés et de caricatures, et finit par perdre de son identité.

Ce jeu ressemble beaucoup à un Just Cause dans le concept d’aider un mouvement révolutionnaire, mais aussi et surtout pour son ambiance et son côté caricatural, complètement dingue avec des armes ravageuses inventées pour semer le chaos en faisant tout exploser. Et la comparaison ne s’arrête pas là, puisque l’on dispose également d’un grappin (bien que moins couramment utilisable que dans Just Cause), ainsi que d’un parachute pour pouvoir faire des sauts d’à peu près n’importe où sans prendre le risque de s’écraser comme une tortilla.

Le jeu pèche un peu aussi en termes de graphismes, pour un jeu sur next-gen, il reste en dessous de mes attentes en termes de réalisation technique. J’ai en revanche été agréablement surpris par la bonne maniabilité à la manette, étant à la base un adepte des FPS sur PC en mode clavier/souris.

Far Cry 6 est toutefois un bon jeu et c’est un plaisir de parcourir ce monde ouvert des Caraïbes. L’histoire est prenante et en plein milieu d’une mission on peut rapidement perdre de vue les objectifs en se lançant dans des petites vendettas personnelles, ou attaquer des postes de contrôle avec des armes bien funs qui sèment la pagaille.

Ce jeu propose de quoi passer de nombreuses heures sur une map étendue au doux parfum latino, entre la campagne de l’histoire principale, les quêtes et missions secondaires, les opérations spéciales et les DLC à venir. 

Ma note globale pour Far Cry 6 (testé sur PS5) : 15/20

J’ai aimé	J’ai moins aimé
Les Supremos et les Amigos La bande son L’ambiance du monde ouvert proposé Accessible (	Les graphismes et l’animation des personnages Son côté caricatural d’une révolution en Amérique latine et de ses personnages Un aspect répétitif des missions

On termine avec une vidéo de Far Cry 6 :

Far Cry 6 est dispo sur  PS4, PS5, Xbox One & Series S/X, PC et Stadia depuis le 07/10/2021.

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à faire un tour sur le site officiel ici.

@gouaig